Presse
Transsibérien je suis
Gérald Rossi, Usine à rêves embarquée dans le Transsibérien, L'Humanité, publié le 4 avril 2016
"Transsibérien je suis", une immense loufoquerie riche et inventive qui ne déraille pas une minute.
Dans un voyage aventureux entre Brest et Vladivostok, Philippe Fenwick et sa troupe proposent de les suivre sur les voies ferrées de l’imaginaire et d’un fantastique charmeur, musical et poétique.
Le moteur de l’affaire est, disons, alimenté par une disparition. Celle du chanteur de cabaret Jacques Mercier, qui pendant vingt ans a illuminé les nuits de Brest à La Belle de Recouvrance. Laquelle a tiré le volet quand la Royale a mis le cap sur Toulon. Un beau matin, Jacques Mercier s’était fait la belle lui aussi. Envolé alors que sa maison était, comme l’on dit, fermée de l’intérieur.
Mais le spectateur en sait plus. Enfin, un peu plus. Certes, un joli train électrique glisse sur ses rails qui traversent l’espace de cour à jardin et réciproquement en marche arrière. Mais le voyage que réalise – peut-être – Jacques Mercier, avec Transsibérien je suis, se fait bien plus secrètement. Et c’est là que le diable s’en mêle, et qui d’autre si ce n’est lui ? Car, pour s’égarer de Brest à Vladivostok, chez Fenwick, il suffit de passer par l’armoire à balais de chez Mercier (Sergueï Vladimirov). Et c’est par cette porte qu’apparaissent et se dissipent divers comparses musiciens… tous excellents d’ailleurs, tout autant que ceux qui n’empruntent que les escaliers réservés aux mortels ordinaires. Citons ainsi Philippe Arestan, Philippe Borecek, Hugues Hollenstein, Grit Krausse, Marine Paris, Nathalie Conio, ainsi que Claudine Baschet, Muriel Piquart, sans oublier Simone Hérault qui, depuis trente ans, prête sa voix aux annonces de la SNCF dans les gares… » Pour lire cet article entièrement, cliquez sur le titre.
Philippe du Vignal, Transsibérien je suis, Théâtre du blog, posté le 2 mars 2016
Dans ce spectacle-miroir, il rencontre ici une sorte de double : Jacques Mercier, un pauvre chanteur de music-hall qui n’a qu’un seul rêve : partir pour Vladivostok! Assis dans sa loge de théâtre côté cour, il nous raconte ce voyage imaginaire. Côté jardin, dans un salon minable, le comédien-chanteur sibérien Sergeï Vladimirov traduit ce rêve inassouvi, avec une belle présence.
Le vrai chanteur Jacques Mercier a bien existé. Atteint d’hallucinations, il s’était inventé, dans le journal qu’il tenait, une tournée en Russie mais avait disparu mystérieusement en 1983, dans sa chambre pourtant fermée à clé de l’intérieur, à Brest où il avait chanté pendant dans un petit cabaret, La Belle de Recouvrance.
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David Rofé-Sarfati, « Transsibérien je suis », rêveries en écho, Toute la Culture, posté le 27 février 2016
Accompagné de quatre musiciens, d’une danseuse, d’une performeuse de tissus aériens, Fenwick raconte dans une atmosphère de cabaret les jours passés à pourchasser son rêve. Le spectacle mélange habilement les genres. Le texte est à maturité, la mise en scène inventive.
Extraits : Mes origines ? Un père voltigeur, un conte polonais, un ministre du sultan, une princesse de Samarkand, le directeur de l’Opéra de Kiev, une artiste italienne de cirque, une championne de tennis… En plus, je commence une dépression, et je tousse… Moi, je suis un visionnaire, j’écris la nuit!…Il n’est pas arrivé et vient juste de repartir… Lorsqu’on a passé son enfance à être rejeté, on peut attendre toute la journée…
La pièce est le lieu de contrôle radical de son rêve par l’auteur. Elle est intime comme le sont les rêves. La troupe se met au service du rêveur et la magie du théâtre, du cirque et du music-hall opère. Nous sommes saisis par ce rêve. Comme intercalé entre Fenwick et son alter ego, le spectateur pénètre l’univers onirique de la pièce. Il devient Alice dans le pays des merveilles de Fenwick. La troupe aux multiples talents assure de nous laisser sous tension.
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Véronique Tran Vinh, “Transsibérien je suis”, de Philippe Fenwick au Théâtre 13, DMPVD : THÉÂTRE – SPECTACLES – CULTURE, posté le 29 février 2016
Fenwick met en parallèle avec sa démarche le cas étrange de Jacques Mercier, chanteur de rock et ancienne vedette du cabaret La Belle de Recouvrance, mystérieusement disparu. Cloîtré dans une chambre à Brest – ville qu’il n’a jamais quittée de sa vie –, il est en proie aux visions obsédantes d’une prétendue tournée qu’il aurait effectuée en Union soviétique dans les années 1980. Harcelé par une logeuse acariâtre, Mme Schuller, dont la fille Margot est amoureuse de lui, il sombre peu à peu dans le délire. L’originalité de la mise en scène est d’entremêler habilement fiction et réalité. Elle montre de manière symétrique le voyage « immobile » de Jacques Mercier et la tournée réelle de Philippe Fenwick, qui sont les deux faces du même rêve. Au centre de la scène, une armoire d’où apparaissent et disparaissent les personnages d’une troupe de cirque (des musiciens, un M. Loyal, une danseuse de cabaret), surgis de l’esprit de Jacques Mercier comme d’une boîte de Pandore bienveillante.... » [...]
L’art de réinventer la vie
Tous les acteurs nous livrent de belles performances, à commencer par Philippe Fenwick, qui joue avec une autodérision assumée l’auteur de théâtre « visionnaire », dont le projet tourne au cauchemar face aux méandres kafkaïens de la bureaucratie culturelle. Sergueï Vladimirov prête sa stature de rocker à Mercier et sa voix puissante aux chansons de l’ex-gloire soviétique Vyssotski ; Marine Paris passe avec une aisance déconcertante du rôle de la timide violoncelliste Margot à celle de la femme fatale Sonya, danseuse de tango. Quant à Grit Krausse, elle campe une Mme Schuller aigrie à souhait. Mais l’âme de la troupe ne serait pas ce qu’elle est sans ses musiciens et sans Hugues Hollenstein, parfait M. Loyal et danseur talentueux. Humour loufoque et onirisme sont au rendez-vous de ce spectacle inclassable, dans lequel Philippe Fenwick nous prouve avec maestria que l’art peut se réinventer sans cesse et réinventer la vie. Si vous êtes sur sa route, qui passe par Nice et Marseille, courez vite le voir !
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Atavisme
Willy Le Devin, Envoyé spécial à Saint-Pétersbourg, Boute-en-train transsibérien, Libération, publié le 25 mai 2012
... Au gré des folies de Mercier, Vladimirov interprète avec puissance le répertoire de l’ex-gloire soviétique Vyssotski. Tombe amoureux de Sonya, une sublime artiste de cabaret. Et s’efface devant le tour incroyablement drôle de Jessica Martin-Serra, une clown espagnole, victime d’un tee-shirt aux manches nouées et d’une poubelle récalcitrante. Au final, Atavisme - c’est le nom du spectacle (3) - imbrique de façon heureuse le music-hall, le théâtre et le cirque. Fenwick y enchaîne les clins d’œil. De ce méli-mélo organisé jaillissent tout à tour Georges Brassens, Barbara et même Blaise Cendrars. Surtout, le dramaturge déroule habilement un voyage fantasmé... Pour lire cet article entièrement sur le site de Libération, cliquez sur le titre.
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Alexandre Dimitrovski [Александр Димитровский], 2012. Spectacle Atavisme sur la scène du Théâtre de Donetsk en langue russe, alldonetsk.com, posté le 17 avril 2012
Dans ses rêves, il s’en va de son petit appartement à Brest (France) dans une longue tournée à travers la Russie à bord du Transsibérien, il nage dans la gloire et les applaudissements sur les tréteaux de théâtre de différentes villes, aime l’image d’une certaine jeune fille, dont la figure, dans la vie réelle, tente désespérément d’atteindre l’esprit du musicien fou.
Le nom du spectacle provient d’un terme médical : « atavisme » qui signifie la présence de certains traits propres à ses aïeuls chez un descendant. En l’occurrence, il s’agit du fait que Jacques s’imagine Russe, bien que cette particularité soit probablement celle de son parent éloigné. Cette idée a été bien mise en valeur surtout par l’acteur Serguei Vladimirov qui a vécu un certain temps en Russie. Cela lui a permis de jouer son rôle en langue russe sans difficulté. Ainsi on peut, d’une certaine façon, appeler ce spectacle autobiographique.
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« Alliance Française Samara », Alliance Française de Samara avec l'Académie Fratellini et Théâtre de l'Atalante présentent, Site de « l'Alliance Française », posté le 11 mai 2012
... Jacques est un homme solitaire, un chanteur de noces et banquets, il rêve d’un ailleurs. Jacques entend des bruits de train. Assis sur une chaise, il s’imagine en train de voyager à bord du Transsibérien. Sans bouger, Jacques fait des centaines de kilomètres à travers l’Eurasie. Ainsi, peut-il rencontrer l’acrobate Sonia dont il est amoureux. Chaque soir, dans une nouvelle ville, Jacques chante dans un spectacle auquel participent Sonia et ses parents… De théâtre en théâtre, le voyageur se retrouve encore et encore avec celle qu’il aime...
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« Alliance Française Togliatti », Spectacle Atavisme / France, Portail d'information de la région de Samara, posté le 13 mai 2012
... Le théâtre apporte à l’histoire un élément de drame et de tragique intense, le cirque montre le savoir-faire des artistes au moment de l’exécution de numéros complexes et le music-hall ajoute une note de fête joyeuse et enivrante. Probablement seuls les Français savent conjuguer, avec autant d’élégance, des choses impossibles à marier, pourrait-on dire. L’action se déplace du monde réel vers celui de l’imaginaire, la mise en scène nous interroge sur les frontières de l’espace...
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Sophia Kozic [Софья Козич], Voyage de Brest à Vladivostok [ПУТЕШЕСТВИЕ ИЗ БРЕСТА ВО ВЛАДИВОСТОК], Journal théâtral de Saint-Pétersbourg [Петербургский театральный журнал], posté le 7 mai 2012
...Philippe Fenwick parle des étapes de l’enquête concernant la disparition mystérieuse de Jacques Mercier. Il parle sans jouer, de la même manière, comme avant le spectacle. Ça, c’est la première couche, le présent du récit théâtral. Deuxième couche temporelle c’est 1982 (à Brest, où tout le monde parle français). Et la troisième couche c’est celle du voyage imaginaire de la troupe de Korsakov à travers la Russie. Ce n’est pas un hasard que la langue russe devienne une réalité alternative : chez nous le verbe «être» n’a pas de présent. Et sa forme au passé ne divise pas le temps réel et le temps des contes (« Il était une fois »). Chez nous tout a fondu dans une seule forme de verbe. Et les souvenirs de Jacques Mercier qui n’a jamais appris le russe sont une certaine forme d’atavisme, voix de ses aïeuls. Et là, opère un tour de magie : le délire de Mercier s’avère être la vérité. Il convainc Madame Schuller : « Vous ne voyez pas que nous sommes dans un théâtre, en Russie ? Regardez, ça, ce sont des spectateurs, ça, des projecteurs… » Mais non elle ne le croit pas.
Mais en effet les artistes jouent leur spectacle au théâtre « Litsedei », devant le public russe, à Saint-Pétersbourg. Pour s’en convaincre il suffit de toucher les fauteuils ou ouvrir le programme du spectacle. Une petite clownesse acrobate fait des numéros, Sonia Korsakov fait du trapèze, Jacques Mercier chante des chansons de Vyssotski. Et dans la transformation de la réalité relative en vérité de fiction se trouve l’histoire d’un homme si solitaire qu’il n’a même pas laissé son corps dans la petite pièce aux fenêtres et portes fermées quand il partît en courant.
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Sergueï Vladimirov devant l'affiche du théâtre Litsedei, à Saint-Pétersbourg, où la compagnie Z.O.U est annoncée (archives personnelles)
La Grande Boucle
René Solis, THEATRE. Pour Alain Bézu, le Tour de France, c'est du théâtre., Libération, publié le 6 juin 1996
Dans «la Grande Boucle», il met en scène, par étapes, la légende. Avec une équipe de solides routiers-acteurs. Alain Bézu maillot jaune à Rouen. La Grande Boucle, spectacle d'Alain Bézu, Hangar 23, Rouen, jeudi, vendredi 19h30, samedi 21h, jusqu'au 8 juin. [...]
Le spectacle utilise très peu de matériel historique. Il repose sur la performance de six comédiens, souvent montés sur home-trainers et épaulés par un équipier de luxe: Philippe Bouvatier, ex-grand espoir qui a raccroché l'année dernière, par ailleurs fondu de théâtre. Sa présence n'a rien d'anecdotique. D'abord parce que la fluidité des gestes des acteurs sur les vélos doit beaucoup à ses conseils. Mais aussi, parce qu'il raconte lui-même une de ces histoires qui font la légende. [....]
Sur le grand plateau du Hangar 23, les séquences s'enchaînent, sur un tempo de comédie musicale: l'Aubisque dans le brouillard, le peloton sous l'orage, Brambilla mettant son vélo dans son lit et dormant sur le tapis, Anquetil disant ses quatre vérités un régal! Jusqu'à cette incroyable moment, à la fin du spectacle où Thévenet, blessé, pédale dans l'au-delà. Alain Bézu espère reprendre son spectacle l'année prochaine à l'occasion du départ du Tour prévu à Rouen. Entretemps, la Grande Boucle mériterait largement de faire le tour de France des théâtres.
Edition spéciale de Paris-Normandie, juin 1996
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